Un syndicat de youtubeurs ?
L’annonce d’Hank Green a donné envie à plusieurs vidéastes français de réfléchir sérieusement à se regrouper : après un bref échange sur Twitter, des internautes se sont retrouvés en privé pour en débattre, rapporte Marie Camier-Théron, blogueuse (@_MCelle). Benjamin, de la chaîne d’histoire Nota Bene, en faisait partie. « Cela fait plusieurs mois qu’on parle d’un regroupement ou d’un syndicat. Deux ou trois groupes officieux y réfléchissent », raconte celui qui est aussi cofondateur de la Vidéothèque d’Alexandrie, une association rassemblant les créateurs de vidéo portant sur la vulgarisation de connaissances. Outre l’échange d’informations, une telle association pourrait avoir un rôle d’aide à la création. « De très nombreux vidéastes se lancent dans cette activité, certains s’endettent pour acheter du matériel et se retrouvent dans des situations financières compliquées », commente Marie Camier-Théron. « Il y a aussi un vrai besoin pour les créateurs de contenus en ligne de défendre leurs droits, qu’ils connaissent aujourd’hui peu. » Se regrouper permettrait de mieux négocier et faire pression sur les contrats avec les « networks », ces intermédiaires entre annonceurs et vidéastes qui, en échange d’un intéressement (parfois très élevé), peuvent aider les youtubeurs à obtenir des autorisations spécifiques ou mutualiser certains moyens. Une association permettrait également de mener des actions de lobbying pour peser sur l’évolution de la législation et ce notamment sur l’épineuse question des droits d’auteur. Pour Cordélia, c’est entre autres ce qui justifie la création d’une association française plutôt que de rallier l’organisation américaine : Enfin, une telle organisation pourrait permettre aux vidéastes d’argumenter en faveur de la création d’un statut spécifique aux créateurs de vidéos en ligne – statut qui n’existe pas. Reste à réfléchir sur les moyens d’action et la manière de configurer la structure, en assurant son indépendance. Car pour Marie Camier-Théron, d’éventuels conflits d’intérêts pourraient émaner de l’initiative américaine : ‘La démarche est lancée par des youtubeurs importants qui sont constitués eux-mêmes en networks, ce qui n’est pas idéal.