Seafrance, un dangereux précédent
Le Gouvernement décide finalement d’appuyer ce jour le projet de SCOP des salariés de Seafrance. L’entreprise, sur le point de passer en liquidation judiciaire, serait donc reprise par un collectif des salariés, à trois conditions :
- Que le tribunal accepte la reprise par la SCOP
- Que l’état via la SNCF accepte de sur-payer les indemnités des salariés (ceux-ci dépendent statutairement de la SNCF)
- Que les salariés versent leurs indemnités dans la SCOP
Sur le papier – tout fonctionne. Sauf que… Ce deal est quand même un pourri. Et sur deux points. 1/ Sur le papier, les indemnités bonifiées versées par la SNCF + celles des collectivités locales permettent à la SCOP de tenir, mais sans doute une année. Qui des années suivantes ? Seafrance n’a jamais fait d’argent et n’en fera jamais, miné par le « jusqueboutisme » des syndicats qui ne comprennent ni la concurrence ni la logique économique. La concurrence est forte, notamment ferroviaire, moins chère et plus efficace, non prône aux mouvements sociaux également car principalement opérés par des anglo-saxons. Donc les salariés bénéficieront d’un joli pactole qui partira dans les profondeurs de la Manche dès l’année 2. Je comprends que certains soient résistants à l’idée d’investir dans le projet.
2/ Ce qui me choque d’avantage que le deal, c’est la volonté caractéristique du Gouvernement de sauver une entreprise qui n’est de toute façon pas viable. Et elle ne l’était pas il y a déjà une dizaine d’année. Tout ce temps aurait pu servir à transformer Seafrance et orienter sa stratégie sur des créneaux porteurs. Ceci n’a jamais été fait. Résultante, encore plus choquante, l’Etat via la SNCF, verse une surprime aux salariés. Et cela créer un dangereux précédent. Faut-il que l’argent publique sert à offrir des bonus à des salariés ? Tous les salariés dont l’entreprise est en difficulté peuvent-ils y prétendre à l’avenir ? C’est totalement absurde.