Les Eurobonds sont toxiques comme les subprimes
L’idée germe, est même mise clairement en avant dans les sommets européens comme un outil nécessaire à la croissance ou à la relance. Je félicite notre amie Angela qui, sur ce point garde la tête froide et réfute toute idée à court terme, car à l’heure actuelle, les Eurobonds ne sont que des subprimes. Imaginez que l’on crée un bon européen, avec des tranches de dettes des pays européens. Et surprise, l’une des dettes se révèle toxique car un pays n’est plus en mesure de faire face à ses créanciers – scénario original n’est-ce pas… Le pays ayant acheté cette dette mutualisée se trouvera dans la même situation que les banques qui se refourguaient les subprimes, une sorte de patate chaude dont personne ne veut.
Vouloir aujourd’hui présenter ces subprimes européens comme des outils de relance ou de croissance relève non seulement de l’inconscience, mais surtout d’une grande incompétence économique et financière. Si ces eurobonds étaient crées en l’état, le risque majeur est que les états et entreprises ayant l’argent pour en acheter ne le fassent plus puisque la transparence requise de « savoir ce que l’on achète » n’existera plus. D’autant si les pays émetteurs sont plus que douteux au plan solvabilité. Ceci aura deux impacts majeurs sur les états : un coût de financement des déficits astronomiques – et les financiers s’en donneront à cœur joie pour défier les Etats – ce qu’ils font dès qu’ils le peuvent – cf Soros et la dévaluation du Sterling – et donc une poursuite de l’endettement de l’Europe qui ne pourra plus se refinancer. Les Eurobonds auront le statut de « junk bonds ». Et le cycle s’auto entraine et s’auto répète.
La seconde conséquence est macroéconomique avec un ralentissement économique attendu. Les états européens ne pouvant plus se refinancer doivent trouver en interne des financements. Le problème est qu’il n’y a plus d’argent. En France cela se traduirait, comme en Grèce, par une réduction des montants versés par l’administration à ses fonctionnaires et aux personnes dépendantes de l’Etat. Donc baisse des salaires, des pensions, des retraites. Ceci induirait une baisse massive de la consommation et donc un ralentissement économique qui lui induirait un chômage massif dans les entreprises qui verraient de fait leurs marchés fondre.
Aujourd’hui, ces Eurobonds sont toxiques. Ils ne le seront plus lorsque l’Europe sera un seul pays, harmonisé en tous points. Pour l’heure, nos amis politiques devraient intégrer les leçons de l’histoire – surtout récente – pour nous prémunir de ces catastrophes. Le problème est qu’ils pensent d’abord à leurs réélections et leur vie bien confortable… J’en viens donc à une autre idée qui est la pénalisation du statut d’homme politique pour les décisions qu’il prend et que les administrés subissent. Mais je développerai ce point dans un autre billet.