La réponse de l’économiste
Il y a quelques jours, je suis allé à Lisbonne pour y assister à un énième séminaire consacré à l’économie m’a mené du côté de Lisbonne. Le meeting n’avait rien d’extraordinaire. Pourtant, l’un des intervenants s’est fendu d’une répartie piquante à une critique souvent portée à l’encontre des économistes : l’idée que l’économie est une science indécise. La réponse qu’il apportait signalait qu’en économie, il importe de biene séparer l’économie positive et l’économie normative. Même si tous les économistes adhéraient à une même analyse économique positive sur la marche de la société, il y aurait encore une place impressionnante pour des antagonismes à propos des suggestions normatives, soutenues par des jugements de valeur susceptibles de différer. La majorité des différends entre experts se trouvent en réalité là. En outre, il n’est pas non plus exceptionnel de trouver des désaccords sérieux et tenaces en économie positive. C’est que les occasions dans lesquelles l‘économie peut être une science expérimentale sont rares. A titre d’exemple, il serait excessivement onéreux de mettre au chômage 50 % de la population dans le seul but de déceler comment l’économie fonctionne dans une telle situation. Comme il est assez compliqué de réaliser de telles expérimentations, les économistes se doivent donc de chercher à distinguer divers facteurs dans les données passées. L’utilisation de statistiques s’appuyant sur de nombreuses années favorise l’éclaircissement, mais amène un autre danger. Les institutions et les attitudes changeant au fil des années, il se peut que des données appartenant à une époque révolue ne soient plus adaptées pour expliciter les comportements actuele. En définitive, les aléas auxquels se collent les économistes sont difficiles et ils peuvent seulement faire de leur mieux. Ce meeting à Lisbonne s’est achevé sur une remarque particulièrement pertinente. Le conférencier a terminé en indiquant aussi qu’il serait injuste de croire qu’il n’existe pas de différend considérable entre ingénieurs et médecins. Ils sont toutefois moins voyants que les antagonismes entre économistes.