J’aime l’Islande
Depuis que nos politiques m’énervent, et cela fait longtemps, j’ai décidé de parcourir le plus possible notre belle terre pour essayer de me conforter dans l’idée qu’ailleurs ce n’est pas aussi bien que chez nous. Et pourtant, le plus souvent, je me dis qu’ailleurs c’est quand même « vachement bien ». Pour preuve, nous avons organisé notre dernier séminaire d’investisseurs en Islande, un pays ruiné qui a su se remettre debout grâce à la volonté. C’est un exemple pour tous, mais personne ne regarde ce petit pays de 400 000 habitants qui a quand même bien des leçons à nous donner. L’Islande, c’est le feu et la glace, qui a imprégné les tempéraments et la culture du pays. Localisée au milieu de l’Atlantique Nord, l’Islande reçoit des précipitations importantes sous l’influence du Gulf Stream et des vents polaires. L’ile héberge encore des calottes glaciaires héritées de la dernière glaciation. Par son contexte géologique, l’Islande illustre bien le mariage de l’eau et du feu, comme en attestent l’éruption spectaculaire et l’émergence de l’île de Surtsey en 1963, ou encore l’éruption de 1973 qui a failli bloquer le port de l’île de Heimaey. Les glaciers d’Islande sont les témoins de la dernière glaciation du Würm (120 000 à 10000 ans). Ils couvrent encore 11% de la surface de l’île bien que le réchauffement climatique ne cesse de les faire reculer, à une vitesse de l’ordre de 25 mm par an depuis 1890. Le phénomène se serait accentué depuis une bonne trentaine d’années. Comme ils sont attachés aux sommets les plus hauts de l’île, ils se trouvent évidemment sur les volcans les plus actifs, ce qui est une cause supplémentaire de vulnérabilité. Certains scientifiques vont même jusqu’à dire que le réchauffement climatique risque de réveiller les volcans islandais, car la fonte des glaces entraîne une diminution de la pression exercée sur le volcan et participe ainsi à son réveil. Situé sur le volcan Grímsvötn, le Vatnajökull est le plus grand glacier d’Europe. D’une superficie équivalente à celle de la Corse, il se situe à une altitude moyenne de 1400 à 1600 m, le sommet atteignant 2 000 m. L’épaisseur maximum de glace est de l’ordre de 1 000 m. Le Mÿrdalsjökull est également situé sur un volcan, le Katla, où la caldeira, c’est-à-dire l’effondrement du cratère et d’une partie de l’édifice volcanique dans sa propre chambre magmatique, se situe sous 400 à 800 m de glace. En Islande, l’eau est omniprésente et les très nombreuses rivières proviennent de l’effet combiné des précipitations et de la fonte des glaciers. Le réseau hydrographique compte aussi de nombreux lacs et cascades souvent très spectaculaires (Aldeyjarfoss, 20 m de chute; Gullfoss, 32 m de chute; Dettifoss, 44m ; Skógafoss, 60 m). En 2010, 75 % de l’énergie produite en Islande était d’origine hydraulique. Parmi tous les sites glaciaires, il existe un endroit unique, dans un lagon, au sud du Vatnajokull: le Jökulsárlón. On y observe des icebergs dans un environnement absolument féerique. Je remercie l’agence séminaire en Islande qui s’est occupé de notre évènement sur place, et qui a su nous faire découvrir ce pays unique.