Erasmus a 30 ans
Erasmus, le programme qui depuis 30 ans a permis à plus de 9 millions de personnes de partir étudier à l’étranger, a désormais son « appli » spécifique sur smartphone, destinée notamment à faciliter les démarches administratives des candidats au départ, a annoncé mardi la Commission européenne. Cette application permettra aux étudiants de « suivre l’état d’avancement des différentes démarches administratives avant, pendant et après leur séjour à l’étranger », mais également de « partager et voter pour leurs conseils favoris pour aider les autres à s’intégrer à la population locale », a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué. « Erasmus est une bonne réponse à la bêtise des égoïsmes nationaux et du repli sur soi », a souligné le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lors d’une cérémonie organisée dans l’hémicycle du Parlement à Strasbourg pour célébrer les 30 ans d’Erasmus – avec la présence symbolique de 33 participants à ce programme, un pour chaque pays participant. « Chaque euro que nous investissons dans le programme Erasmus+ est un investissement dans l’avenir — l’avenir d’un jeune et de notre idée européenne », a ajouté le chef de l’exécutif européen, à propos de ce dispositif considéré comme le programme européen ayant connu le plus grand succès. « Selon des rumeurs non officielles, on parle même d’un million de +bébés Erasmus+. La Commission n’est pas responsable de cela, mais je me félicite de cette forme de croissance commune européenne », a ajouté M. Juncker. Créé le 15 juin 1987, le programme Erasmus permettait à l’origine aux seuls étudiants de partir suivre une année de cursus à l’étranger. Mais il n’a cessé de s’étendre, passant de 11 pays inscrits au départ à 33 pays participants. Désormais nommé Erasmus+, il a aussi gagné élèves du primaire et du secondaire, des lycées professionnels, demandeurs d’emplois, etc. « L’avenir, c’est de permettre à chacun de vivre cette expérience, même si sa famille n’a pas les moyens financiers de l’accompagner », a souligné l’eurodéputée allemande Petra Kammerevert, en charge des questions d’éducation au Parlement. L’UE consacre au total 14,7 milliards d’euros à Erasmus+ pour la période 2014-2020, soit 1,5% du budget communautaire, mais « à l’avenir, nous devons viser un niveau de 3% », a-t-elle ajouté. Outre les 28 pays membres de l’Union, le programme Erasmus+ inclut la Turquie, la Macédoine, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Après le Brexit, « nous espérons que le Royaume-Uni restera dans Erasmus, c’est essentiel », a commenté mardi le référent du Parlement européen pour les négociations avec Londres, Guy Verhofstadt. Ce point « doit être une priorité dans les négociations avec les Britanniques », a-t-il ajouté.