Du neuf dans le management
Lorsqu’on parle de l’avenir du management, la première chose qui vient en tête concerne systématiquement l’évolution de l’organisation. La question du collaboratif parviennent en dernier recours alors que c’est très certainement là que se situe la véritable évolution du management. Hier, j’ai eu l’occasion de suivre une conférence à la ville sur le management, et un des intervenants nous a présenté comment des entreprises avaient opté pour un management plutôt original. Certains d’entre eux m’ont particulièrement impressionné. Si vous êtes entraîné au management habituel, ces innovations vont vous séduire. Les collaborateurs de l’entreprise Morning Star, aux Etats-Unis, débattent de leurs objectifs, en fonction de de ce qu’ils présument être le mieux pour leur entreprise. Pas de supérieur pour leur dire ce qu’ils doivent faire. Ces réunions se terminent par des contrats qui sontaccessibles à tous les équipiers. Ce procédé se distingue de la fixation d’objectifs en ce que les auteurs de ces engagements sont les mêmes qui les réaliseront.
Chez Poult, en France, pour surmonter une situation financière catastrophique en 2007, les salariés ont pris la décision de se dispenser de certaines missions support (gestion du temps, logistique, etc), de se les distribuer en plus de leurs missions de base de manière à se concentrer sur la conception de valeur ajoutée. Le reporting a été réduit et chaque salarié peut approfondir de nouvelles pistes et de les partager sans contraintes hiérarchiques. Chez Orange (le seul opérateur qui n’a pas été frappé par l’arrivée de Free – hasard ou autre chose ?), les collaborateurs sont invités à exposer librement leurs idées via un système d’innovation sociale : IdClic. L’outil permet à n’importe quel employé, quel que soit son statut, son ancienneté ou son métier, de déposer une idée sur une plateforme en ligne. L’idée est étudiée par des experts volontaires (environ 5000). Si elle n’est pas archivée, une étude de faisabilité est produite pour obtenir une évaluation des gains nets. Une fois mise en exploitation, elle peut être ensuite élargie au niveau national. Celui qui a proposé l’idée se voit décerner des talents (monnaie virtuelle) qu’il peut dépenser dans un magasin en ligne. Depuis 2007, un tiers des collaborateurs ont déposé quelques 122000 idées. 10 % ont été mises en oeuvre, ce qui a généré quelques centaines de millions d’économies qui n’auraient pu être faites autrement.
Ce séminaire à la ville a été une révélation : il m’a révélé qu’il y a encore beaucoup à faire en terme de management, mais que certains s’étaient déjà engagés sur la bonne voie.